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SERVICE de PSYCHIATRIE et de PSYCHOLOGIE MEDICALE

CHU ANGERS

 


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Phobie sociale et crise suicidaire : le non-dit comme dénominateur commun

GOHIER B*****, CHOCARD A.S**, GOEB J.L***, RANNOU-DUBAS K**** , MALKA J*****, DUVERGER P******, GARRE J.B*******

Service de Psychiatrie et Psychologie Médicale. C.H.U. d’Angers
4, rue Larrey – 49033 ANGERS cedex 01

** - Interne.
*** - Chef de Clinique – Assistant des Hôpitaux.
****- Chef de Clinique – Assistant des Hôpitaux.
*****  - Praticien Hospitalier.
****** - Professeur des Universités – Praticien Hospitalier.
******* - Professeur des Universités – Praticien Hospitalier.

RESUME

Nous présentons le cas de Luc, 18 ans, admis aux urgences après une tentative de suicide par défenestration. A l’occasion de l’examen du permis de conduire, il ment à son père. La honte de ne pas être dans la capacité d’assumer une situation sociale le pousse au suicide, comme unique solution.

Les troubles anxieux sont identifies comme facteur de risque de suicide. Il semble intéressant d’isoler la phobie sociale des autres troubles anxieux comme facteur de risque spécifique Par son incapacité à communiquer, le patient phobique social semble plus à même de mettre en acte sa souffrance. L’intérêt est alors de proposer une prévention spécifique.

MOTS-CLES

Phobie sociale, tentative de suicide, crise suicidaire, secret, mensonge, prévention.

TITLE

Social phobia and suicidal crisis : the unspoken as the common denominator.

SUMMARY

We present the case of Luc, 18-year-old, admitted in the urgencies after an attempt of suicide by defenestration. On the occasion of a driving licence exam, he lies to his father. The shame of its incapacity to face the social situations pushes him to the suicide, as only solution.

The anxious disorders are identified as risk factors of suicide. It seems interesting of isolate the social phobias as specific risk factor. By its incapacity to be communicated, the patient with social phobia is more to put in act its suffering. Finally, we ask the question of a possible prevention.

KEY-WORDS

Social phobia, suicide attempt, suicidal crisis, secret, lies, prevention.


« Partout, j’ai souffert de la timidité, et j’ai fui : aujourd’hui, après une si longue lutte, je me sens vaincu, abattu, découragé.
Que faire ? Que devenir ? Je suis inquiet pour l’avenir. Que peut être l’existence d’un homme qui a peur de tout le monde et n’ose pas regarder quelqu’un en face ? Et dans ce découragement, je m’abats sur ma chaise en me demandant à quoi sert la vie, si elle est si malheureuse. Et j’ai les larmes aux yeux, à vingt-cinq ans ! »
(Hartengerg P, 1901)


Même si la question du suicide reste toujours une énigme aussi bien au niveau collectif qu’individuel, les travaux de ces dernières années ont permis de dégager des facteurs de risque, au premier rang desquels les pathologies psychiatriques. Toutes entraînent un risque accru de suicide, avec des différences en terme de risque relatif (Wunderlich, 1998). Si les troubles dépressifs arrivent largement en tête avec les conduites de dépendance alcoolique, les troubles anxieux majorent eux aussi le risque de suicide (au même titre que les troubles schizophréniques) (Khan et al, 2002). Les autopsies psychologiques retrouvent des troubles anxieux chez 11 % des suicidés. Parmi les troubles anxieux, le trouble panique est le plus étudié (Beck et al, 1991) (Bronisch, 1994). Il multiplie par 10 le risque de suicide et par 50 le risque de tentative de suicide. 42 % des paniqueurs ont des antécédents de tentative de suicide, chiffre qui s’élève à 50 % si le trouble panique est compliqué de dépression et à 72 % si on y ajoute un abus d’alcool (Pélissolo, 1999). Les autres troubles anxieux sont moins souvent évoqués dans les différentes études, notamment la phobie sociale, sujet qui nous intéresse aujourd’hui. Pourtant dès les 1ères descriptions de phobie sociale en 1846 (Lalanne, 1902) (Pélissolo, 1999) par Casper, traduit par Régis en 1902 sous le titre « Biographie d’une idée fixe », on retrouve l’association phobie sociale-suicide puisque le patient ne supportant plus sa souffrance se suicide. Deux hypothèses sont classiquement retrouvées pour expliquer le lien entre les deux : soit le suicide intervient de manière indirecte du fait des complications dépressives ou l’abus d’alcool (Servant, 2001), soit suicide et phobie sociale sont directement liés et le suicide se produit à l’acmé d’une situation angoissante (Abbar, 1995). Si le lien indirect est le plus décrit, il nous semble que la situation du phobique social peut entraîner à elle seule un risque suicidaire majeur, du fait de sa symptomatologie. C’est ce que nous voudrions illustrer en présentant le cas de Luc.

Le cas de Luc

Luc est admis au CHU un samedi matin, amené par les pompiers après une tentative de suicide par défenestration. Ce patient de 18 ans est originaire d’un département limitrophe, et vit sur Angers depuis quelques mois. Il prépare un BEP de fleuriste, orientation qu’il a choisie. Il réside dans un foyer de jeunes travailleurs dans la semaine et retourne tous les week-ends chez ses parents. Luc est le 3è d’une fratrie de 3 garçons. Il a un frère âgé de 10 ans de plus, également fleuriste. Luc n’a pas d’antécédent médico-chirurgicaux ni psychiatrique. Il est décrit par ses parents comme timide. Il n’a jamais eu beaucoup d’amis.

A l’admission, Luc est tout d’abord pris en charge par l’équipe chirurgicale du fait de multiples contusions et d’une fracture du calcaneum qui le fait beaucoup souffrir. Malgré la prescription adaptée d’antalgiques, il reste agité. A la douleur physique, s’ajoute une composante anxieuse majorant l’agitation. L’expression de sa souffrance physique va également lui permettre d’exprimer sa souffrance morale, liée en partie à un sentiment de honte. Il est coupable d’avoir menti à son père, mensonge qui l’a mis dans une impasse avec pour seule solution, la mort. Qu’en est-il de ce mensonge ? Depuis quelques semaines, Luc prend des leçons de conduite et doit passer son examen de permis de conduire le mercredi, soit trois jours avant son geste suicidaire. Le mercredi, il annonce à sa famille qu’il est reçu à son examen de permis de conduire, ne pouvant pas avouer qu’il n’a pu prendre que deux leçons de conduite du fait de troubles anxieux à type d’attaque de panique. Honteux, il préfère mentir plutôt que de décevoir ses parents. Le vendredi soir, son père l’appelle pour le prévenir qu’il a acheté sa future voiture et qu’il aura l’honneur de la conduire à la sortie du train le lendemain. Enfermé dans son mensonge, il reste prostré toute la soirée dans sa chambre tournant et retournant le problème dans tous les sens sans trouver de solution. Au-delà de sa position vis-à-vis de son père, il imagine à l’avenir et commence à penser qu’il est incapable de devenir un adulte responsable, puisqu’il est incapable d’obtenir son permis de conduire. Le futur se rétrécit comme peau de chagrin, le présent est insoutenable par le mensonge à son père, les idées suicidaires émergent et deviennent l’unique solution pour sortir de cette impasse. Le lendemain matin, il se jette du 2è étage de sa chambre. Surpris les parents arrivent peu de temps après aux urgences, ne comprenant pas le geste de leur fils, mettant même en doute la nature suicidaire du geste. Ils décrivent un fils timide, réservé, solitaire. Ils découvrent en fait que leur fils présente au-delà d’une simple timidité des troubles phobiques de type phobie sociale. Ils apprennent par exemple que Luc ne prenaient pas ses repas avec les autres jeunes du foyer, ne leur parlait pas et les évitait, qu’il souffrait de leurs moqueries à propos de cette timidité excessive, de cette tendance à rougir dès qu’on lui adresse la parole. Soulagé et pour la première fois il peut exprimer ces difficultés de prise de parole en public qui ont entraîné des difficultés lors de sa scolarité, y compris ces mauvaises performances sportives liées à la crainte inhibante du regard des autres, ces évitements quotidiens pour ne jamais répondre au téléphone, donner un rendez-vous…

Phobie sociale et crise suicidaire

Il nous semble que le cas de Luc vient illustrer l’hypothèse du trouble phobique social comme facteur de risque primaire du suicide, en dehors de comorbidités associées (dépression, alcool). Nous voudrions faire un rapprochement entre les mécanismes psychopathologiques en œuvre chez un phobique social et ceux décrits par Ringel dans le syndrome pré-suicidaire.

Selon les critères du DSM 4, la phobie sociale se définit par la peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales ou de performance liées à la présence ou non de familiers ou à l’observation attentive de la part d’autrui. Le patient craint d’agir de façon inadéquate ou de présenter des symptômes anxieux. Il a conscience du caractère absurde de ses troubles. C. André (1995) en fait l’analyse suivante. Devant une situation sociale, le sujet doit évaluer dans un premier temps l’exigence et la dangerosité de la situation, puis ses capacités à y faire face. Selon cette double évaluation, il utilise le mécanisme de l’évitement : soit un macro-évitement, la situation n’est pas affrontée, soit un micro-évitement et la situation est évitée sous condition. Une situation sociale perçue par le sujet comme implicitement ou explicitement évaluative entraîne appréhension, conscience de soi aiguë et douloureuse et désarroi émotionnel. Le sujet incapable d’affronter la situation se replie sur lui-même, dans un sentiment de constriction, d’isolation psychique et relationnelle, 1ère phase du syndrome pré-suicidaire décrit par Ringel en 1953. Puis vient une phase d’agressivité intérieure non extériorisable, qui se retourne sur le sujet, avec des idées de culpabilité, d’auto-accusation. Emerge alors le fantasme suicidaire. Le sujet fuit dans l’Imaginaire et la mort apparaît comme unique solution. L’association agressivité et idées suicidaires conduit possiblement au passage à l’acte suicidaire. Ces éléments sont d’ailleurs repris dans la conférence de consensus sur la crise suicidaire sous les termes d’émotions qui submergent le sujet, de restriction cognitive, de perception de réalité embrouillée (tab 1).

C’est la même séquence que l’on retrouve chez Luc. La situation éprouvante, évaluative, c’est le permis de conduire avec en analyse une impossibilité à affronter la situation, d’où un macro-évitement : il ne suit plus de leçons de conduite. Il ment à son père le jour de l’examen, d’où une première restriction puis un nouveau sentiment de constriction quand son père l’invite à conduire la voiture. S’enclenchent des ruminations anxieuses, un futur impossible, un présent douloureux, une conscience soi aiguë et douloureuse, l’émergence d’idées suicidaires et le passage à l’acte.

 

Le trouble phobique social comme facteur de risque primaire de suicide

L’idée de rapprocher ces 2 enchaînements psychopathologiques est de renforcer l’idée que les troubles phobiques sociaux peuvent être eux-mêmes à l’origine d’un geste suicidaire, en dehors de complications dépressives ou autres. La conséquence est alors d’isoler le trouble phobique social des autres pathologies psychiatriques dans l’idée d’une prévention spécifique possible. L’intervention ne se limiterait aux troubles associés, mais en amont. Ceci suppose de poser le diagnostic de phobie sociale, ce qui n’est pas forcément simple. En effet, ces patients ne consultent pas, du fait de leur personnalité de type évitant et de leur impossibilité à supporter tous contacts sociaux. Les troubles démarrent en moyenne vers 19 ans et la première consultation ne se fait que vers 27 ans, soit au stade de complications (Chignon, 1993). D’autre part, une enquête auprès de professionnels de la santé montre que l’incidence et la gravité des troubles sont souvent mésestimés. 20 % des médecins interrogés estime que la phobie sociale est un trouble rare, alors qu’il le taux de prévalence se situe entre 4 et 6 %. 38 % pense que c’est un trouble bénin, alors que les patients présentent une altération de la qualité de vie (Wittchen, 2001), avec une santé plus précaire, des difficultés professionnelles (moins qualifiés du fait de problème scolaire à l’adolescence, emplois instables, fort taux d’absentéisme, fuite dans les relations y compris hiérarchiques avec un faible avancement professionnel, des emplois moins payés), une diminution des contacts sociaux et un isolement allant jusqu’à faire évoquer le terme de handicap social pour ces patients (Pélissolo, 2002) (Mendlowicz, 2000) (Kasper, 1998). Enfin, 60 % des psychiatres interrogés estime que le diagnostic de phobie sociale est difficile à poser. Ceci paraît peu engageant pour une prévention adéquate. Et pourtant, si la plupart des troubles anxieux déclenchés chez l’enfant ne perdurent pas à l’âge adulte, à l’inverse les adultes anxieux ont débuté leurs troubles à l’adolescence (Martin, 1998). De même, le risque de développer des troubles anxieux est multiplié par 3 chez les apparentés des phobiques sociaux (Mancini, 1996). Il existe donc des facteurs de risque identifiables, soit dans les familles de phobiques, soit et surtout à l’adolescence (Beidel, 1998), avec la difficulté de faire la part des choses entre timidité, personnalité évitante, anxiété de performance et phobie sociale en tant que troubles identifié de l’axe I (Tignol, 1999).

Conclusion : une prévention possible ?

Pour conclure, il nous semble qu’il existe un lien singulier, un dénominateur commun entre suicide et phobie sociale, avec des manifestations communes : le repli sur soi, l’isolement affectif, l’impossibilité à exprimer verbalement ses émotions, en favorisant le passage à l’acte. Ces difficultés de communication, très présentes chez Luc nous ont interrogés sur la question d’une prévention possible du suicide chez les patients souffrant de phobie sociale. La diminution du taux de tentative de suicide chez les patients déprimés et correctement traités donne à penser d’une manière idéaliste que la prise en charge adaptée de toutes pathologies psychiatriques permettraient une réduction du suicide (Isacsson, 2000) (Terra, 2002).

En reprenant le schéma général (fig 1) de prévention du suicide proposé par JL Terra lors de la conférence de consensus sur la crise suicidaire en octobre 2000 et en l’adaptant à la phobie sociale, nous pourrions dire qu’au stade pré-suicidaire, la prévention passe par une meilleure connaissance de cette pathologie, notamment par le dépistage et le diagnostic différentiel phobie sociale/timidité, surtout chez les adolescents ; de repérer chez un patient déprimé, la dépression comme une complication. Au stade la tentative de suicide, là encore la question est de poser le diagnostic et ses complications, chez des patients pour lesquels le passage à l’acte peut être libérateur, comme dans le cas de Luc, permettant d’entamer une relation de soins, si difficile pour ces patients (Lépine, 2000). Enfin, en post-suicide, la question du suivi et maintenir un lien paraît ici particulièrement aiguë.

Exigence et dangerosité de la situation

Situation sociale

Capacité à affronter la situation


Evitement



Repli sur soi, constriction

Syndrôme pré-suicidaire

Agressivité

Fantasme suicidaire

Tableau 1 : de la situation sociale à la crise suicidaire


 
Figure 1 : Phobie sociale et suicide : une prévention possible


 

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