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SERVICE de PSYCHIATRIE et de PSYCHOLOGIE MEDICALE

CHU ANGERS

 


Avertissement : toute référence à cet article doit faire mention de son auteur et du site de la "Psychiatrie Angevine"
Copyright SERVICE DE PSYCHIATRIE ET DE PSYCHOLOGIE MEDICALE CHU ANGERS 2003


 

SEMIOLOGIE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

 

Pr. J.B. GARRE*, Dr. B. GOHIER*, Pr. P. RITZ**, Dr. H. PETTENATI*, Pr. Ph. DUVERGER*

 

(*) Service de Psychiatrie et de Psychologie Médicale – C.H.U. Angers

(**)Service de Médecine B – C.H.U. Angers

 


 

            Le comportement alimentaire est une conduite complexe qui comporte de nombreux déterminants psychosociaux d’ordre à la fois individuel (neurobiologiques, psychopathologiques), mais aussi collectif (familiaux et culturels). Un aliment représentant tout à fois plus et autre chose qu’un simple nutriment, l’étude du comportement alimentaire et de ses perturbations définit un carrefour où interférent les champs neurophysiologiques, psychosensoriels, socio-culturels, développementaux et affectifs.

 

            L’augmentation de fréquence des troubles du comportement alimentaire (TCA) dans nos sociétés modernes plaide en faveur d’une analyse plus fine des conduites alimentaires, dont la richesse et la diversité ne se réduisent pas aux deux entités cliniques traditionnellement individualisées (anorexie et boulimie). Il n’est pas sûr que le clinicien d’aujourd’hui soit réellement formé à une véritable sémiologie des séquences du comportement alimentaire et de ses troubles, dont le nuancier reste encore largement à décrire.

 

            Le comportement normal, dont la régulation appartient au système nerveux central et met en jeu des systèmes hormonaux complexes, peut se représenter assez simplement comme une succession intégrée de séquences : la faim se traduit par un état de tension intérieure, dont la satisfaction par l’absorption alimentaire assure la réduction et s’accompagne d’un état hédonique à type de sensation de bien-être et de plaisir, qui vient suspendre le comportement de prise alimentaire et induire une sensation post-ingestive de réplétion et de satiété.

 

Tableau 1

Source : Basdevant A. Analyse clinique du comportement alimentaire. Rev Prat 2000 ; 50 : 484-88

 

Les différentes phases du comportement alimentaire

Phase

COMPORTEMENT

Sensation

p Pré-ingestive

Etat d’éveil

Recherche de la nourriture

Stockage

Préparations des aliments

Faim : besoin de manger

Appétit : envie de manger

 

p Ingestive

Début de la prise alimentaire

Choix des aliments

Arrêt de la prise alimentaire

Appétit : perception du plaisir

Estimation des quantités

Rassasiement

p Post-ingestive

Etat de bien-être

Somnolence

Satiété

Plénitude

Satisfaction

 

            Ce comportement alimentaire normal se trouve lui-même conditionné et sur-déterminé par un double système de normes plus ou moins implicites. Les normes individuelles définissent une histoire personnelle de l’oralité dès les interactions précoces entre la mère et son enfant, tant les enjeux de cette phase précoce peuvent être déterminants pour l’avenir psycho-affectif de la personne : susceptibles de concerner la construction du narcissisme et de la libido, les problématiques de dépendance/indépendance, les identifications par incorporation et pratiquement toute l’organisation affective de la personnalité future. On ne saurait trop souligner à la fois l’importance de ces échanges affectifs précoces à médiation orale autour de l’objet alimentaire, comme les difficultés à les investiguer rétrospectivement chez l’adulte.

 

            Les normes collectives sont étudiées par l’anthropologie et la psychosociologie des conduites alimentaires qui nous ont introduit au concept d’une régulation culturelle de nos perceptions et de nos choix alimentaires. Ceux-ci, loin de se porter à l’aveugle sur des objets indifférenciés et commutables, seraient contrôlés par des codes dont la « grammaire » (C. Fischler) serait énonçable. Le problème reste cependant entier de l’articulation entre sociogenèse et psychogenèse de certains grands troubles de l’alimentation et des rapports que peut par exemple entretenir l’anorexie mentale, en tant que conduite alimentaire singulière et aberrante, avec les stéréotypes ou les paradigmes alimentaires dominants d’un groupe culturel donné à un moment donné de son évolution.

 

            L’exploration sémiologique du comportement alimentaire repose essentiellement sur l’entretien clinique, rarement sur l’observation directe, en dehors du contexte de situations d’hospitalisation. L’investigateur doit tenir compte dans son évaluation de la tendance à la banalisation ou à la minimisation, voire à la réticence ou au déni. Vu la difficulté et la complexité du recueil d’informations, l’entretien clinique peut être répété avec profit. En tous les cas, il s’inscrit dans le cadre d’une relation de confiance avec le patient et il doit être complété par une investigation des modes relationnels du patient avec sa famille et avec son entourage.

            Certaines échelles d’évaluation peuvent aider au recueil des symptômes, quand elles sont utilisées comme des instruments sémiologiques, qui contraignent le clinicien à renseigner un certain nombre de questions qu’il n’aurait peut-être ni évoquées ni posées systématiquement. Parmi ces outils d’aide à l’investigation clinique, deux échelles d’auto-évaluation de passation facile ont été traduites et validées en France  :

 

-          L’eating attitudes test (EAT), questionnaire à 40 et 26 items, de Garner et Garfinkel (1979, 1982).

-          The bulimia test (BULIT), mis au point en 1984 par Smith et Thelen et qui comporte 36 items. Facile d’emploi et facile à coter, son application essentielle reste le dépistage des boulimiques en population générale.

 

Deux classifications internationales comportent un chapitre d’aide critériologique au diagnostic de TCA : la classification internationale des troubles mentaux et des troubles du comportement dont la 10ème édition date de 1992 (CIM-10) et le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux dont la 4ème édition date de 1995 (DSM-IV), dont les approches sont très voisines.

 

La CIM-10 inscrit les troubles de l’alimentation au sein de la section des syndromes comportementaux associés à des perturbations physiologiques et à des facteurs physiques (tableau 2). De même que dans le DSM-IV, deux et deux seulement diagnostics spécifiques importants sont retenus : l’anorexie mentale et la boulimie. L’hyperphagie associée à d’autres perturbations psychologiques concerne des conduites hyperphagiques avec obésité consécutives à des événements stressants (deuil, accidents, maladies ou intervention chirurgicale, événements existentiels éprouvants) et d’allure nettement psychogène. Il est à noter que l’obésité simple, si elle est incluse dans la classification internationale des maladies en tant qu’affection médicale générale, ne figure pas au chapitre des troubles mentaux et du comportement de cette même classification internationale des maladies, ni dans le DSM-IV, car il n’a jamais été établi qu’un syndrome psychologique ou comportemental particulier et spécifique lui soit régulièrement associé. Les vomissements associés à d’autres perturbations psychologiques incluent, à l’exclusion des vomissements provoqués et caractéristiques d’une anorexie mentale ou d’un trouble boulimique, les vomissements psychogènes en tant que symptômes physiques d’un trouble hypochondriaque, hystérique ou au cours d’une grossesse. Quant à la catégorie « Autres troubles de l’alimentation », on doit y inclure les simples pertes d’appétit psychogènes et les rares picas non organiques de l’adulte.

 

Tableau 2

Source : Classification Internationale des Troubles Mentaux et des Troubles du Comportement. Descriptions Cliniques et Directives pour le Diagnostic. CIM-10/ICD-10. Masson, 1992.

F50 – F59

Syndromes comportementaux associés à des perturbations physiologiques et à des facteurs physiques

F50 Troubles de l’alimentation

            F50.0    Anorexie mentale

            F50.1    Anorexie mentale atypique

            F50.2    Boulimie (bulimia nervosa)

            F50.3    Boulimie atypique

            F50.4    Hyperphagie associée à d’autres perturbations psychologiques

            F50.5    Vomissements associés à d’autres perturbations psychologiques

            F50.8    Autres troubles de l’alimentation

            F50.9    Trouble de l’alimentation, sans précision

 

A l’évidence, les classifications et les nosographies actuellement disponibles, qui sont à compléter par les troubles observés chez l’enfant (mérycisme ou ruminations d’aliments déglutis, puis régurgités, pica, troubles de l’alimentation de la première ou de la deuxième enfance), ne rendent compte que très imparfaitement et très partiellement, en n’individualisant que deux grandes entités cliniques autonomes (anorexie et boulimie), d’une réalité clinique autrement riche et diverse.

 

L’analyse sémiologique du comportement alimentaire repose sur un certain nombre d’éléments que résume le tableau 3. L’histoire des troubles doit être située dans la biographie du sujet et une attention particulière doit être accordée à la demande du patient vis-à-vis de son trouble. Une étude de la personnalité doit également être tentée, nécessitant en règle plusieurs évaluations et parfois le recours à des tests projectifs, permettant de cerner des profils anxieux, dépendants, obsessionnels ou paranoïaques, avec un souci particulier accordé à la recherche de dimensions d’impulsivité dans le cadre de personnalités émotionnellement labiles.


Tableau 3

 

Eléments d’analyse du comportement et de la séquence alimentaires

 

Ü Analyse prandiale et extra-prandiale

Ü Phases pré-ingestives, ingestives et post-ingestives (faim, appétit, satiété et

    leurs modulations)

Ü Rythme et nombre de prises

Ü Lieux, contexte relationnel et durée des repas

Ü Quantité et qualité des prises alimentaires

Ü Préférences et envies alimentaires

Ü Régimes, interdits, habitudes familiales, culturelles ou religieuses

Ü Notion de techniques de contrôle de la prise de poids : vomissements provoqués,

    exercice physique intensif, jeûne, anorexigènes, laxatifs, diurétiques, lavements…

Ü Médicaments satiétogènes ou inducteurs de prise pondérale

Ü Addiction à une substance psycho-active (alcool, toxiques, médicaments)

Ü Potomanie

 

Cette analyse sémiologique doit enfin être complétée par une évaluation psychopathologique générale qui sera menée au mieux par un psychiatre et qui sera plus particulièrement attentive à trois types de troubles :

 

1°) L’existence éventuelle de troubles de l’humeur, surtout dépressifs (tristesse durable, diminution ou perte d’intérêt et de plaisir, troubles du sommeil, inhibition psychomotrice, sentiments de dévalorisation, troubles cognitifs, idéation suicidaire) ou de troubles anxieux (trouble panique, phobie, troubles obsessionnels compulsifs, anxiété généralisée…).

 

2°) La recherche d’un trouble addictif se justifie à la fois par la fréquente comorbidité de TCA et de conduites toxicomaniaques, mais aussi parce que dans nombre de troubles alimentaires, l’aliment tend à se mettre à fonctionner comme la drogue dure de l’anorexique, de la boulimique ou de certains obèses. L’examen clinique recherche ici non seulement la dépendance à une substance psycho-active (alcool, médicament ou toxique conventionnel), mais aussi la notion d’addictions comportementales à des activités définies comme des toxicomanies sans toxiques (kleptomanie et vols alimentaires, achats compulsifs, conduites rétentionnistes, jeu pathologique, potomanie, hyperactivité physique, conduites ordaliques comme la recherche de sensations fortes, les prises de risques, les tentatives de suicide à répétition…).

 

3°) La sémiologie de la conscience et de l’image du corps doit enfin être systématiquement explorée, beaucoup de patients faisant dépendre l’estime d’eux-mêmes de leur apparence corporelle et de leur poids : altération dysmorphophobique de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, hantise de grossir ou influence excessive du poids ou de la morphologie corporelle sur l’estime affective de soi, hyper-réactivité et hyper-esthésie au regard d’autrui, déni de la maigreur actuelle, de sa gravité ou de ses conséquences, préoccupations alimentaires obsédantes, incoercibles et angoissantes…

 

            Les principaux symptômes rencontrés en pratique clinique peuvent être d’ordre quantitatif ou qualitatif, et varier en fonction du contexte prandial ou extraprandial.

 

1 – Symptômes quantitatifs et prandiaux

 

a) - L’hypophagie peut être due à une perte d’appétit dans le cadre d’une maladie organique générale ou d’un état dépressif, ou à une restriction active, voire à un refus volontaire comme dans l’anorexie mentale qui mérite mal son nom puisqu’il ne s’agit pas d’une anorexie au sens propre d’inappétence et que la sensation de faim n’est pas méconnue des patients, mais susceptible au contraire de faire l’objet d’une fascination, voire d’une recherche.

 

b) – L’hyperphagie prandiale consiste à manger en grande quantité à table, en réponse à une sensation de faim exagérée ou insatiable, à une absence ou à un recul d’apparition de la sensation de satiété et peut être à l’origine d’un certain nombre d’obésités, surtout masculines.

 

 

2 – Symptômes quantitatifs et extra-prandiaux

 

Ils concernent essentiellement des conduites de suralimentation :

-          Le grignotage est caractérisé par la consommation répétitive sur un mode fragmenté, sans faim ni envie, de petites quantités de nourriture souvent agréable et à caractère consolant (sucreries, chocolat, petit gâteaux…). Relativement fréquente et souvent banale, cette conduite ne devient pathologique que lorsqu’elle tend à se substituer à un mode normal  d’alimentation et qu’elle se développe comme une réponse comportementale stéréotypée à des situations anxiogènes et stressantes, mais aussi à l’isolement et à l’ennui.

-          Le grignotage se rapproche alors de certains accès impulsifs de sur-alimentation ou compulsions alimentaires (binge eating des Anglo-saxons), réalisant l’ingestion, de façon brutale et impulsive, en réponse à une envie irrépressible, d’aliments sources de plaisir.

 

-     La crise boulimique, dont la sémiologie ne date que des années 1960-1970, peut poser un problème diagnostique avec des compulsions alimentaires isolées ou de survenue épisodique sur un mode de réponse quasi physiologique à une restriction cognitive permanente. Par rapport aux compulsions alimentaires, la boulimie se caractérise à la fois par l’intensité des crises, leur répétition et le caractère souvent chronique du trouble une fois installé. L’accès boulimique réalise en règle l’absorption, sur une période de temps limité, d’une quantité de nourriture bien supérieure à la normale, et se déroule sans faim, ni appétit, ni plaisir, sur un mode irrépressible, la résolution de la crise étant souvent ponctuée par des vomissements provoqués et tout l’accès s’inscrivant sous le signe d’une totale et angoissante perte de contrôle sur le comportement alimentaire. La fréquence et le rythme des accès sont variables d’un sujet à l’autre dans la maladie boulimique, mais le DSM-IV exige au moins deux crises hebdomadaires pendant trois mois. Dans la maladie boulimique, les accès s’accompagnent toujours d’une influence excessive de l’estime de soi par le poids et la morphologie corporelle ainsi que de comportements inappropriés de techniques de prévention de prise de poids analogues à celles rencontrées dans l’anorexie mentale.

 

3 – Symptômes qualitatifs

 

Outre les toxicomanies par ingestion orale, qui n’entrent dans le cadre des perturbations des conduites alimentaires que lorsqu’elles se substituent purement et simplement à une alimentation normale et équilibrée, il faut mentionner certaines anomalies du goût ou dysgueusies qui peuvent varier à l’infini et dont la pica réalise une consommation durable de substances non nutritives (peinture, plâtre, cheveux, tissu, géophagie, coprophagie…), s’observant chez certains enfants, dans des états de retard mental ou de détérioration démentielle.

 

Plus fréquents que le cannibalisme, dont le caractère exceptionnel est lié à des circonstances dramatiques de famine, mais peut aussi s’observer chez certains grands psychotiques et de manière rarissime chez certains sadiques meurtriers, de nombreux régimes aberrants se situent à la frontière de la diététique et du mysticisme et sont d’observation courante en milieu sectaire.

 

Tous ces symptômes, dont l’éventail ici présenté est loin d’être exhaustif, doivent être analysés non seulement dans leurs caractéristiques sémiologiques et leur intensité, mais aussi dans leurs conséquences : somatiques, psychologiques, altération comportementale et sociale de la qualité de vie. La plupart peuvent enfin s’associer ou se succéder chez le même individu : une anorexie mentale peut évoluer vers un état anorexo-boulimique, avec association d’une toxicomanie alcoolique, d’une pharmacodépendance ou d’une addiction comportementale comme la kleptomanie. La tendance à l’auto-contrôle permanent de l’alimentation pour éviter de prendre du poids ou état de restriction cognitive, caractéristique de nos groupes culturels contemporains, peut s’accompagner d’échappements compulsifs ou boulimiques. Certains états anorexiques graves mènent à de véritables syndromes de chaos alimentaire associant tous les troubles, où le sujet qui a perdu tout contrôle sur son alimentation vit une anomie alimentaire profondément angoissante et a perdu tout repère quant au rythme, à la quantité et à la qualité de prises alimentaires normales.

 

 

Pour conclure, la sémiologie du comportement alimentaire permet de décrire un certain nombre de situations cliniques qui peuvent être schématisées en quatre ensembles psychopathologiques, suivant que le sujet ne mange pas assez, pas du tout, « mal » ou « trop » (M. Porot).

 

A – PAS ASSEZ

 

Ü A côté des anorexies liées sur un mode peu spécifique à de très nombreuses affections organiques en cours d’évolution, les anorexies mentales (amaigrissement lié à un refus, hantise de grossir, troubles de la conscience du corps, aménorrhée chez la jeune fille).

 

Ü Les états dépressifs, où l’hypophagie anorexique constitue un symptôme fréquent, mais non toujours constant, remplacé dans moins de 10 % des cas par des accès boulimiques.

 

Ü Certains états déficitaires (retard mental, démences).

 

Ü Les psychoses, dont les formes anorexiques (ou l’adoption de régimes aberrants et bizarres) d’entrée dans la schizophrénie, les hypochondries délirantes, chez certains paranoïaques persécutés ou par peur d’un empoisonnement.

 

Ü Les états névrotiques :

 

Ä Conduites phobiques d’évitement d’une catégorie alimentaire précise dont l’ingestion fortuite ou imposée peut entraîner de violentes crises d’angoisse avec parfois des vomissements.

Ä Conduites obsessionnelles, caractérisées par des rituels alimentaires et diététiques, l’établissement de bilans caloriques précis et parfois l’imposition à tout l’entourage de régimes.

Ä Conduites hystériques, avec recherche narcissique d’une minceur attirante.

 

B – PAS DU TOUT

Il peut s’agir de :

Ü Refus délirants :

Ä Chez le déprimé mélancolique, dont le refus réalise une conduite suicidaire ou peut s’inscrire dans le cadre d’un syndrome de négation.

Ä Chez le maniaque, du fait de l’agitation psychomotrice permanente et ludique.

Ä Chez le schizophrène dans le cadre du négativisme d’un hébéphrène ou d’un catatonique, ou bien encore dans un contexte hallucinatoire.

Ä Dans d’autres états psychotiques délirants chroniques non schizophréniques, par crainte de l’empoisonnement ou du fait d’hallucinations auditives ou psychiques ordonnant un refus alimentaire.

 

Ü Refus volontaires :

Fréquemment observés dans le cadre d’une grève de la faim, en particulier en milieu carcéral, il peut s’agir de refus lucides survenant chez un sujet parfaitement normal et qui utilise son refus alimentaire comme un moyen de pression, de protestation et de rétorsion vis-à-vis d’une autorité jugée injuste. Il peut s’agir également de refus volontaires chez des sujets psychopathes et instables émotionnellement.

 

C – "Mal"

Ü Dysgueusies et pica.

Ü Aberrations nutritionnelles en particulier en milieu sectaire (pas de secte ni d’ailleurs de religion sans régime ou sans un minimum d’interdits alimentaires).  

D - « TROP »

Ü Obésités diverses par hyperphagie prandiale ou grignotage.

Ü Boulimie normo-pondérale ou à statut pondéral fluctuant.